Tournevis se donne sur deux plans. Le premier suit la gamberge d’un enfant à la rue, sauvage et rusé, errant de voitures en mendicité, porté par sa raison d’être : décrocher le permis de conduire.
Sur l’autre, un trio d’inconnus fébriles à la merci de quelque mafia les faisant chanter, est chargé du recrutement d’un quidam désoeuvré à des fins obscures. Leurs chemins fusionnent dans ce polar cryptique, dont l’aridité laisse pourtant jaillir bien des reflets sensibles. Mis en miroir dans un splitscreen textuel au gout de série noire, le journal intime de galère et le récit laconique de crapules improvisées distillent une humanité crasseuse mais attachante, alternant entre cruautés et attentions.
Tournevis (Grasset, mars 2022)